Qui sommes nous ?
Une poignée de passionnés de bateaux méditerranéens issus de diverses associations de sauvegarde du patrimoine maritime. Depuis de nombreuses années nous naviguons sur des voiliers de tradition. Notre but est bien sûr de naviguer, mais également d’entretenir et de restaurer ces vieilles coques en bois tout en étant soucieux de transmettre les gestes et les savoirs liés à ce patrimoine.
Pourquoi le Loud ?
Parce que c’est une embarcation qui a quasiment disparu des eaux méditerranéennes et que c’est le bateau emblématique des îles Kerkennah. Or tous les membres de notre association ont un lien particulier avec la Tunisie. C’est ce qui les réunit et qui constitue le ciment de cette association. Certains y sont nés et entretiennent des liens d’amitié avec des kerkenniens. D’autres y ont séjourné au cours de leurs navigations pour de séjours de quelques semaines ou de quelques mois. Tous sont tombés sous le charme de cet archipel et de ses habitants accueillants, attachés à leur identité et à leurs traditions. A l’occasion des échanges humains et culturels qu’elle ne manquera pas de générer, la restauration du Loud concrétisera le trait d’union que nous désirons tracer entre les deux rives car ce bateau a sa place dans une histoire et dans un espace méditerranéen que nous aimons et que nous partageons.
Le restaurer comment et pour quoi faire ?
L’expérience nous apprend que toute restauration, aussi modeste soit-elle doit s’inscrire, dans la cohérence d’un projet prenant en compte les paramètres relatifs à la construction, mais aussi et surtout à l’utilisation du bateau après restauration. Notre projet s’inscrit dans une démarche à la fois technique (le loud est un bateau unique de par ses caractéristiques architecturales) et culturelle (c’était un bateau de travail adapté à un environnement social et géographique bien défini). Nous devons donc conduire cette restauration en relation étroite avec les charpentiers tunisiens qui ont encore le savoir pour que le loud soit conforme à la tradition. Parallèlement nous sommes tenus de collecter les données techniques, historiques et ethnologiques attachées à cette embarcation pour éviter qu’elle tombe dans l’oubli. C’est bien de la rive tunisienne qu’arriveront conseils techniques, témoignages, textes et documents qui nous permettront de constituer un corpus conséquent qui donnera au loud une dimension autre que simplement matérielle. Le loud une fois restauré et classé BIP (bateau d’intérêt patrimonial) pourra participer à tous les rassemblements de bateaux traditionnels organisés en Méditerranée ou en Atlantique. Dernier de son espèce, il ne manquera pas d’attirer par son étrangeté, l’intérêt d’un vaste public et constituera, de ce fait un excellent support de promotion de la culture et du tourisme tunisiens pour peu qu’un équipage venu de Sfax ou des Kerkennah viennent naviguer à son bord.
Les membres de l’association LE LOUD sont pour leur quasi majorité également adhérents depuis de nombreuses années à VOILE LATINE DE SETE ET DU BASSIN DE THAU, une association qui depuis près de vingt ans fait vivre le dernier chantier naval de la ville de Sète. La flotte traditionnelle trouve en ce lieu les ressources humaines et techniques qui permettent son entretien et sa conservation. Ce site fortement convoité de par son emplacement en bordure d’étang date du début du siècle dernier. Il a vu son existence fortement menacée à plusieurs reprises mais il est demeuré en l’état contre vents et marées grâce à l’engagement de ses membres. La proposition faite à VOILE LATINE DE SETE de restaurer le loude sur ce site d’intérêt patrimonial procède de la volonté de consacrer la valeur historique, et du bateau, et de son lieu de restauration. Elle offre également l’opportunité aux deux associations qui partagent des valeurs identiques d’oeuvrer en partenariat pour la sauvegarde et la transmission du patrimoine maritime méditerranéen.